Rencontre avec Hayato Koga.

J’ai connu Hayato Koga grâce à Xavier Gras, lui aussi artiste explorateur. C’est Hayato Koga  lui même qui m’a contactée pour que nous nous rencontrions même s’il ne savait pas trop pourquoi. Les gens semblent vraiment disponibles ici et sont très arrangeants puisqu’ on s’est vu le soir même dans le quartier de l’hôtel. Rendez vous au métro, il y a le parc à coté. Le métro étant immense avec un nombre impressionnant de sorties, j ai préféré l’attendre dans un endroit facilement reconnaissable et lui ai envoyé la photo. Ce n’est qu une fois rentrée que j ai vu qu’il m’avait lui aussi envoyé la photo d’un lieu de rendez vous. C’est toujours un moment qui m’inquiète : comment va-t-on se reconnaitre ? Après reflexion, l’occidentale qui ne visite pas et attend avec le pied de sa caméra est assez reconnaissable.

J ai eu de la chance car nous avions rendez-vous vers 18h30 et ici la nuit tombe tôt mais nous avons terminé juste à tant (je n ai pas encore de lumière pour filmer quand il fait trop sombre).

J’aime beaucoup son travail. Les photos que j’avais vues de lui donnent une impression de fin du monde. Fin du monde mais avec ordre. A moins que ce ne soit plus une renaissance…

Le travail de recherche de la composition est tout simplement incroyable. Tout semble parfait dans ses images. Hayato Koga a été très intimidé de se faire ainsi interviewer et du coup, quand je lui ai demandé de m’écrire ce qu’il avait dit afin que je puisse traduire plus facilement il a préféré m envoyer un nouveau texte à utiliser pour les sous titres. Je peux donc vous dire, avant même d’avoir étudié la vidéo, que ce que l’artiste cherche à exprimer dans ses photos est la notion de YAOYORUZU, c’est à dire que les dieux japonais sont partout et dans toutes choses. Même dans les buildings construits par les hommes et qui n’ont à priori plus aucun lien avec la nature. Mais les matériaux qui servent à les bâtir sont issus de cette nature. Hayato Koga nous rappelle donc que nous n’avons rien inventé, nous transformons seulement. Ainsi la perfection de ses photographies seraient un hommage aux divinités japonaises, tout comme la peinture de la Renaissance cherchait à atteindre la perfection pour rendre hommage aux créations de Dieu. Hayato Koga cherche à faire de nos villes des places sacrées.

Je vous joins ci-dessous le texte anglais tel que me l’a envoyé Hayato Koga.

What I want to achieve with this work is to transform urban landscape into a sacred place.
By transforming ordinary landscapes, I want to provide new values and Japanese unique perspectives for urban landscape.

Since ancient times there have been symmetrical architectures in places where faith and sacred prayers gather.
There are shrines, temples, mosques, churches, pyramids and countless other architectures.
This fact is related to the awe that I feel from the urban landscape.
What is a city, this is a mass of buildings. The building is mainly made of concrete and iron.
It is made artificially by mining the mountain and natural product .
From this thing, The building is a transformation of nature.
The Japanese are people who have found God in nature since ancient times.
There is a history of worshiping to nature.for example,trees and mountains and more.
I grew up in Kumamoto Prefecture in Kyushu.
There were many large mountains such as Mt.Aso with mythology in Kyushu.
From the great mountain i have spent since childhood.
from that time,I felt a speechless big presence.
It is natural for me to have awe for a cityscape made of materials mining from nature.
Not everyone is aware yet.Japanese gods are everywhere everything. That’s we call YAOYOROZU.
I want to image this idea and share the wonderful view of nature in Japan.
Hayato Koga
hayatokoga.com

Artiste explorateur : Laura Loriers. Tokyo. Rencontre du  12 juillet 2019

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La galerie Dohjidai.

Aujourd’hui j’ai le plaisir d’annoncer que j’ai rencontré 2 autres artistes. Des photographes. Pourtant il s’en est fallu de peu pour que je repartes bredouilles. Il faisait chaud. On en avait plein les pattes, franchement je n’avais qu’une envie : rentrer, me poser et faire un peu de gravure. Alors quand on a vu le panneau “galerie d’art” on a hésité. Et puis quand même. Si je suis venue au Japon, c’est pour l’art pas pour la sieste. C’est une expo de portraits photo. Il y a une vingtaine d’artistes différents. Je prends leur cartes pour les suivres et qui sait si je ne reviendrai pas un jour ? Il y en a un dont j’ai adoré le travail mais c’est un des rares à ne pas avoir de carte.

A la sortie de l’expo je demande si quelqu’un parle anglais et j’explique mon projet. Les artistes sont au boulot aujourd’hui, ils ne sont que tous les 4. Mais seulement 2 sont artistes. En plus ils sont timides. Je m’apprête à partir quand l’un d’eux accèpte. Très timidement. Avant que je ne dis oui je dois aller voir son travail, si ça ne me choque pas. Ce sont des photos érotiques. Ca ne me dérange pas. En plus je trouve ça chouette de pouvoir l’interviewé car pour le coup il se démarque vraiment des autres exposants qui sont restés très classiques (mais attention, je ne dénigre pas, l’expo m’a beaucoup plus). Pendant que je l’interview, un de ceux qui était trop timide pour être filmé me demande s’il peut me filmer ! J’accèpte. LE photographe que je filme ne parle pas un mot d’anglais. Son ami traduisait. Son ami faisait plus que de traduire car un mot japonais devenait un roman anglais.

Un nouvel artiste arrive. “Qu’est-ce qui se passe ? – Il a été interviewé par une française ! – Vraiment mais est ce que je peux moi aussi ?” Et là gros coup de bol c’est celui dont j’ai flashé sur le travail. Il a des amis qui vivent en France. Il y a été il y a 3 ans et espère y retourner. Peut-être qu’on se verra ? En revanche j’ai toujours beaucoup de difficulté à expliquer le cadavre exquis…

Les 2 artistes rencontrés sont : Daigo Masahiro (Twitter : @hosopong) et Shinji Maeda.

Avec le photographe Hosopong.

Artiste explorateur : Laura Loriers. Kyoto. 17 juillet 2019.

Rencontre avec Takita.

Le matin je poste une photo de mon petit déjeuner sur Instagram. #kyoto. Quelques heures plus tard je reçois un message : ” est-ce que tu es à Kyoto ? On peut se rencontrer ?”. Il avait reçu plusieurs semaines au auparavant un message de Xavier l’informant de ma venue. Tout deux se sont connus sur Insta il y a à peine plus d’un mois. Un partage de photo et un intérêt réciproque le travail de l autre.

Je confirme à Takita que je viens effectivement d’arriver à Kyoto et que je serai ravie de le rencontrer. Pourquoi pas ce soir ? Aujourd hui il ne travaille pas. Il me demande où es mon hôtel et “ok je suis là dans 10min “. Oh la la. Mais est ce que je me suis mal exprimée ? N ai je pas dit “ce soir”? Alors je refait la phrase en japonais. Là ce n’est pas possible nous sommes déjà parties visiter les temples du chemin de la philosophie. Je me confond en excuses. En fait il avait bien compris que je lui proposais un rendez vous le soir mais il aurait aimé nous accompagner visiter les temples pour faire plaisir à son ami d’Instagram.

Nous nous retrouvons donc le soir, à la station de métro Marutamachi, juste à côté du parc.

Takita est originaire de Tokyo où il a travaillé pendant une vingtaine d’années dans la mode. Puis il en a eu marre de tout ce monde et de tout ce béton. Alors il est parti vivre à Kyoto pour se consacrer à l’art. La ville est chargée d’histoire, de culture et pleine de nature. Autant de choses qui l inspire. Sur insta, Takita communique en anglais car quand il était jeune il a passé 3 ans en Europe et a pour rêve d y retourner et pourquoi pas d’exposer là bas. Si c’est par ses photographies que nous l’avons connu, Takita est un artiste complet qui improvise au piano tout comme il peut réaliser des encres.

À la fin de notre entretien il m a remis une série de 4 calligraphies (la montagne, la rivière, l’éternité et je ne sais plus… ) pour que je les transmettent à Xavier. Je deviens ainsi le messager entre 2 artistes qui sont parvenus à nouer une amitié malgré quleques 9000km de distance entre eux. Et justement 1001km c’est aussi ça. Créer des liens, renforcer ceux existant.

Un peu plus tard dans la soirée, un petit mot de remerciements. Une invitation à se revoir un jour on espère. Le lien est nouée.

Découvrez le travail de Takita sur Instagram : takita.kyoto

Site web :

https://wabujapan.wixsite.com/mysite/profile

Artiste explorateur : Laura Loriers.