Sanae, Kaoru Edamoto, Kanno Jinnen, Miturub2, Hirosuke Yabe.

Quelle chance incroyable ! J’ai réalisé mes 1eres interviews !!! Jamais je n’aurais cru que ça se passerai si bien. Bon bien sûr, première fois , plein de choses à revoir.

J’avais commencé à contacter des artistes japonais depuis la France, histoire de préparer un peu le terrain. Franchement pas une réussite. Difficultés de compréhension, mauvaise communication, timidité… Très peu de retour. Puis une nouvelle piste : Sanae. Sanae est sculpteur. J’ai eu son contact par CatD, elle même sculpteur. C’est d’ailleurs ça qui les a fait se rencontrer alors que Sanae était en France. Elle sculpte le bois. Ce que je vois de son travail me plait beaucoup. Surtout une grosse tête de perruche. On s’échange deux ou trois mails avant mon départ. Elle ne comprend pas très bien ce que je veux faire. Après reflexion, est-ce que moi même je sais vraiment dans quoi je me lance ? Finalement elle accepte de me rencontrer et ça tombe plutôt bien elle a une exposition personnelle pile quand je suis à Tokyo. Ouf.

Je suis arrivée hier au Japon, je ne comprends pas comment on s’oriente ici. Où sont les noms de rue ? Et dans l’adresse qu’on me donne, qu’est ce qui correspond à quoi ? Bref on s’est perdue. Je demande dans des magasins, personne ne connais. Je retrouve l’adresse écrite en japonais et la montre à une femme dans la rue. Elle me demande pourquoi je ne regarde pas sur google map/ Bah justement j’ai pas non plus compris comment avoir internet. Alors elle m’accompagne, malgré qu’elle semble pressée. On y arrive. Un immeuble au bout d’une ruelle. A l’entrée un panneau. La galerie est à l’étage. Quel est la place de l’art ici ? Comment les artistes peuvent-ils avoir une bonne visibilité en étant caché dans les étages d’un immeuble d’une rue que personne ne connait ?

Nous montons. Une porte fermée. Je la pousse. Plusieurs personnes regarde. J’appelle Sanae. Elle est très accueillante. Elle me présente le galeriste et un autre artiste qui fait son expo dans la pièce à côté. Le travail de Sanae me plait. Son exposition s’appelle au fil du temps. Il y a beaucoup de finesse. Je suis totalement absorbée par un bois qu’elle appelle Lune. Non seulement parce que c’est un de mes thèmes du moment mais aussi parce que le bois est … brodé ?! Incroyable. C’est la 1ere fois que je vois ça.

La lune. Sculpture de Sanae Yanagi
Un instrument. Sculpture de Sanae Yanagi.

Je commence à préparer pour l’interview. Je suis pas douée. Le pied est trop petit. On essaie de le mettre en équilibre sur des tabouret quand le galeriste, Kanno Jinnen, arrive avec un trépied à la bonne taille. Je demande aussi si je peux interviewer le galeriste. Sanae sert d’interprète pour les questions. Je ne sais pas encore comment je ferai pour le traduction des réponses : j’ai dit que s’il préférait parler japonais plutôt qu’anglais ce n’était pas un problème…. je traduirai. !!!???

On range tout. Puis je vais regarder le travail de Kaoru Edamoto. J’ai repéré ses sculptures en entrant et là que je m’en approche je les trouve passionnantes. Je ne suis pas critique d’art et je n’ai aucune idée de quoi dire sur son travail mais c’est justement pour cette raison que j’ai tellement envie qu’il m en parle. Et que je regrette de ne pas comprendre le japonais. Est-ce juste un travail sur la matière ? Il y a une impression de légèreté qui se dégage comme si tout était aérien. Peut être à cause de la simplicité des formes ou de la finesse des détails. En même temps quand on regarde de près on a l’impression que finalement ça doit peser très lourd. Je venais de tout remballer, et le galeriste de ranger son trépied. On ressort tout. Je suis super contente. Même si je ne comprend pas un mot. Je comprendrai plus tard. Par contre j’ai oublié les cadeaux.

Installation de Kaoru Edamoto

Sculpture de Kaorou Edamoto.

Sanae me propose de venir la retrouver à la fermeture de la galerie pour aller dîner. Génial ! On a tout juste le temps de faire l’aller-retour chercher les tours Eiffel. En revenant on s’est encore perdue. On a demandé, on était à 3 rues de là mais personne ne connaissait. J’avais très peur d’être en retard. Finalement tout c’est très bien passée. Son mari aussi est artiste. Il avait dans son sac un drôle d’oiseau. Et un autre de ses amis Hirosuke Yabe, a un travail de sculpture vraiment génial. Mais il était trop timide pour être filmé. Je lui demanderai peut être de me parler de son travail à l’écrit (en plus il parle bien anglais).

https://sanaeyanagi.wixsite.com/sculpture

www.jinen-gallery.com

edamoto.jimdo.com

@mitsuburu2 ( twitter).

yabesuke.com

Artiste explorateur: Laura Loriers. Tokyo le 9 juillet 2019

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Rencontre avec Yuya Hikita

Hier en fin d’après midi, après de nouvelles aventures palpitantes, je rentre à l’hôtel pour travailler un peu. Puis vers 18-19 heures je ferais bien une pause. Alors, avec Maman, on repart direction un autre sanctuaire. C’est vraiment pour une petite balade de santé alors je n’emmène rien, rien du tout avec moi. Et qu’est ce que je vois juste à l’angle d’une rue ? Au bord de l’eau ? Un homme attablé en train de modeler. Je regarde par la vitrine. J’adore ce qu’il fait. Il reproduit de petit Gizô en terre, mais d’autres esprits et aussi des dragons. Il y a quelques chose de très émouvant dans cet atelier boutique. Envie de tout regarder, tout toucher, tout acheter (d’ailleurs Maman a craqué sur un Gizô). Je me présente, lui explique ce que je fais et lui demande s’il sera ouvert le lendemain c’est à dire aujourd’hui. Il parle anglais comme je parle japonais, alors même avec Google notre meilleur ami, c’est très difficile de se comprendre. Mais on y arrive. Je me demande comment j’ai fait pour ne pas le remarquer la veille…

Je le retrouve aujourd’hui en fin de matinée, exactement là où je l’avais laissé à croire qu’il n’avait pas bougé depuis. Il est très accueillant, il bouge plein de chose dans son atelier pour qu’on puisse s’asseoir et va se chercher un tabouret. J’ai eu le temps de réflechir à ma question en japonais. Avant de filmer je la lui pose savoir s’il comprend. Il comprend. Je suis intimement convaincue qu’il y a une abominable faute de grammaire parmis les 5 mots que je prononce mais il ne l’avoue pas.

Difficultés encore pour le cadavre exquis. Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas préparé un texte écrit en japonais expliquant clairement ce que je vais faire. J’y penserai à l’avenir. Sinon il a bien compris le jeu à part qu’il m’a montré le résultat savoir si c’était bon (et que moi je lui avait montré très rapidement le début pour qu’il comprenne) alors le côté surprise du jeu est à revoir…

Après j’ai demandé si je pouvais prendre des photos de son atelier (parce que j’ai pas pensé à le filmer) et de lui avec. Et là incroyable. Au moment de prendre la photo il me demande d’attendre, attrape une veste soigneusement accrochée, qu’il m’explique être son kimono de fête et prend une pose très solennelle. Tu sentais qu’il était fier. C’était adorable.

Yuya Hikita dans sa boutique atelier.

Vient ensuite le moment du cadeau. La traditionnelle tour Eiffel, bien emballer dans différents petits sacs. Là encore très touché. Il n’en finissait pas de me remercier. Mais moi aussi je le remerciai d’avoir bien voulu participer. Du coup c’était une vraie scène de film, on arrêtait pas de s’incliner. Alors je partais mais il s’inclinais, alors moi aussi. Et puis je me suis dit “c’est peut être exagéré, le pauvre, alors je suis vite partie avant de plus savoir quoi faire.

https://9445848657.amebaownd.com/

Artiste explorateur : Laura Loriers. Kyoto. 18 juillet 2019